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Lettre : Un jeu de pouvoir classique

Lettre : Un jeu de pouvoir classique

Nous recevons des lettres.

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Le gouvernement du Québec - dirigé par la Coalition Avenir Québec (CAQ) et le Directeur des services préhospitaliers d'urgence du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) - semble être sur le sentier de la guerre, faisant pression sur le secteur de l'accès préhospitalier d'urgence de la province. Ils ont émis un ultimatum, donnant aux organisations un choix de Hobson : soit toutes les parties signent le Contrat de Service 2023-2026 du 8 octobre 2023, soit elles imposeront la version de mars, plus restrictive et dommageable. Ne disposant que d'un petit choix, toutes les parties ont signé à contrecœur.

C'est un jeu de pouvoir classique, mettant le secteur sous une pression énorme pour se conformer, mettant le feu à un secteur déjà au bord du gouffre. Le filet de sécurité judiciaire existe, mais son efficacité dans ce scénario est discutable. Le temps est une arme que le gouvernement est prêt à utiliser. Ils savent qu'un recours légal pourrait prendre des années à résoudre. Pendant ce temps, ces organisations seront contraintes de fonctionner dans les conditions du décret de mars.

Il ne s'agit pas seulement de paperasse ; l'existence même de ces organisations est en jeu. Si elles se retrouvaient piégées dans les limites du décret de mars, leur capacité à fournir un niveau de service constant, sans parler de maintenir leur longévité opérationnelle, serait gravement mise en péril. Les conséquences se répercuteraient dans l'industrie, atteignant finalement le patient au niveau de la rue, perturbant la qualité et l'efficacité des services médicaux d'urgence.

Mais ce n'est pas seulement l'histoire d'un secteur en difficulté et d'un gouvernement à poigne. C'est aussi une histoire de désinformation et de bouc émissaire. Si vous croyiez le récit du MSSS, vous penseriez que la crise actuelle de l'accès médical d'urgence préhospitalier est entièrement de la faute de ces organisations. Mais la crise des pénuries de paramédicaux, des problèmes de personnel et des difficultés d'acquisition d'équipements médicaux n'est pas un problème né uniquement au sein de ces organisations. C'est un problème qui a été exacerbé par un récit fabriqué qui détourne le blâme plutôt que d'assumer la responsabilité.

Le MSSS a tissé une toile de clauses qui entrave maintenant les conventions collectives entre les syndicats et les organisations d'ambulances. Ils ont grignoté la représentation syndicale, se dirigeant vers un avenir où toutes les négociations nécessiteront la bénédiction du MSSS. En surface, cette démarche semble être une quête d'équité. Mais si on gratte un peu, on voit la CAQ et le MSSS miner efficacement la nécessité de multiples syndicats dans le monde préhospitalier.

Les mesures de contrôle de la qualité imposées par le MSSS compliquent encore la situation. Ils exigent quantification et qualification, créant une réalité où les données peuvent être manipulées pour refléter leur récit. L'intention n'est pas nécessairement d'améliorer le service mais de contrôler leur vision.

Au milieu du tumulte, la solidarité entre toutes les parties prenantes - paramédicaux, entreprises d'ambulances privées, la corporation Urgences Santé, les coopératives d'ambulances et les associations de propriétaires d'ambulances - devient primordiale. L'appel à l'unité ne concerne pas seulement la création de meilleures conditions de travail. Il s'agit de préserver la qualité des soins aux patients dont des milliers de Québécois dépendent chaque jour. Les acteurs de cette histoire doivent voir au-delà des illusions peintes par ceux au pouvoir et rester unis face à l'adversité.

- Anonyme