Urgences-santé: pas un jouet politique
Montréal accepterait-elle que son Service d’incendie soit dirigé depuis Québec?
Parce que c’est exactement ce que ferait le Projet de loi 7 avec Urgences-santé (U/S).
J’ai fait un petit test en me promenant au centre-ville de Montréal aujourd’hui. J’ai posé la question à quelques inconnus :
« Seriez-vous à l’aise si le Service d’incendie de Montréal était géré depuis Québec? »
Les réactions ont été immédiates.
« Absolument pas. »
Et un, parfaitement montréalais :
« Fuck non. »
Les gens comprennent instinctivement que les services d’urgence doivent être gouvernés localement, par des personnes qui connaissent le territoire, les réalités, les pressions et les enjeux.
C’est pourquoi le Projet de loi 7 est si déstabilisant.
Avec cette réforme, Urgences-santé ne changerait ni ses paramedics ni ses répartiteurs médicaux d’urgence — ce sont toujours les mêmes personnes brillantes qui répondront aux appels.
Ce qui change, c’est tout ce qui se trouve au-dessus d’eux : la gouvernance, la stratégie, la reddition de comptes.
U/S serait absorbée par Santé Québec, une immense bureaucratie centrale qui tente encore de comprendre sa propre structure.
Personne — ni le ministère, ni le MSSS, ni Santé Québec semble être capable d’expliquer clairement comment cette absorption fonctionnerait, ni même si elle peut fonctionner.
C’est comme regarder le Borg tendre lentement un bras mécanique vers le système préhospitalier montréalais en disant :« La résistance est inutile. La gouvernance sera assimilée. »
Et pour quoi ?
Aucun modèle, aucune donnée, aucune analyse ne démontre que centraliser la gouvernance du système préhospitalier montréalais à 250 km d’ici améliore quoi que ce soit.
Pendant ce temps, des vies dépendent du fait qu’on prenne la bonne décision.
Thanks to Aaron Rand and Bill Brownstein for allowing me the privilege of talking about proposed Bill 7 and the implications for Urgences-santé, its clients, and its frontline personnel.
Je suis certain que le MSSS et Santé Québec respirent un peu mieux sachant que cette entrevue percutante n’a été diffusée qu’en anglais.
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