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Granby. Le trou noir des ambulances. Encore.

Granby. Le trou noir des ambulances. Encore.

Comment se fait-il que nous soyons arrivés à ce point au Québec où nous sommes prêts à sacrifier des gens plutôt que de prendre des mesures significatives pour résoudre les problèmes de notre système de soins préhospitaliers d'urgence ?

Comment une personne qui vivait à quelques minutes de l'entrée des urgences peut-elle mourir en attendant que les paramédics arrivent - dans une ville de 70 000 habitants - parce qu'il n'y avait qu'une seule ambulance disponible et qu'elle se trouvait à trop de minutes, trop des kilometres, une éternité trop loin ?

Le décès d’une femme tôt mardi matin à Granby après plus de 20 minutes d’attente entre l’appel initial et l’arrivée des paramédics relance le débat sur le manque de ressources ambulancières.

Même s’il est trop tôt pour établir avec certitude les circonstances et causes du décès, le syndicat qui représente les paramédics du territoire de Granby alerte la population sur la fragilité générale des services.

La FTPQ-SCFP 7300 souligne qu’à Granby, il y a seulement deux véhicules la nuit, trois le jour, et un seul entre 6 h et 6 h 30 les lundis et mardis. Elle rappelle de plus que le décès de mardi semble en être un troisième attribuable à un manque de ressources à survenir en un peu plus d’un an en Estrie, après ceux survenus à Coaticook et Cowansville l’automne dernier.

"Chose certaine, il manque d’équipes sur le terrain en Estrie, alors la question n’est pas à savoir si des décès évitables vont survenir, mais à quelle fréquence. Il faut donc, à partir d’aujourd’hui, passer à l’action et tout faire pour s’assurer d’avoir des minimums acceptables d’équipes en tout temps sur le terrain.

"Nous comptons sur des interventions du ministre de la Santé Christian Dubé et du ministre responsable de l’Estrie François Bonnardel", d’expliquer Jean Papineau, président pour l’unité de Granby de la FTPQ-SCFP 7300.

"Nous proposons donc deux solutions concrètes à appliquer au Québec. Premièrement, implanter des équipes de paramédics communautaires qui pourront répondre aux appels les moins urgents et libérer des effectifs pour les appels les plus urgents. C’est déjà dans l’air, mais il faut aller beaucoup plus vite et passer aux actes", d’ajouter Papineau.

"Deuxièmement, il faut que le Québec se dote d’un schéma de risque préhospitalier, qui permettrait de répartir et déployer les ressources de façon optimale. Parce que présentement, l’allocation des effectifs est trop aléatoire, trop inégale et c’est une grande partie du problème", de conclure Papineau.

Mardi matin, un appel a été fait au 9-1-1 en provenance de la Ville de Granby. Les répartiteurs médicaux d’urgence ont trié le patient comme une urgence de priorité 1. Priorité 1 = Haut risque de mortalité. Les paramédics disponibles les plus proches ont été affectés à l'appel. Ils ont répondu depuis Waterloo, à 21 km. Chaque instant compte. En cours de route, l'appel a été surclassé en priorité 0. Priorité 0 = Forte probabilité d'un arrêt cardio-respiratoire.


Ce n'est pas la première fois que nous discutons de la couverture ambulancière inadéquate à Granby.

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