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Infolettre : 07 Septembre 2023

Infolettre : 07 Septembre 2023

Bienvenue à l'InfoLettre de La Dernière Ambulance.


A special note for our English subscribers. Given the enormous number of new subscribers, we want to be sure we're reaching you in your language of choice. If you would like to receive an English version of the NewsLetter, please send a note to : newman.hal@gmail.com and let me know.

L’une des grandes joies de ce projet est de soutenir les efforts créatifs d’autres paramédics et d’amplifier leurs voix. Ce mois-ci marque le début d'une nouvelle chronique pour La Dernière Ambulance. Tammy Styleo est une paramédic bien connue sur les réseaux sociaux pour avoir démystifié le monde des soins préhospitaliers d'urgence. Dans cette InfoLettre, Tammy parle de La rentrée.


La rentrée

Le mois de septembre a toujours été synonyme de renouveau pour moi. Retours en classe, début de nouvelles amitiés, accumulations de savoir.

Ma dernière rentrée remonte à loin, mais pas les sentiments qui y sont associés ! Je me retrouve dans chaque étudiant, surtout ceux que je côtoie maintenant régulièrement grâce aux réseaux sociaux.

Rentrée, nouveaux départs. Comme cette chronique d’ailleurs. Exprimer chaque mois un regard sur les soins préhospitaliers d’urgence au Québec, par le biais d’un média que j’affectionne tant : l’écriture. C’est tout un privilège et un renouveau dans mon quotidien de fille qui carbure aux projets.

Au fil des mois, nous allons apprendre à nous connaître. Échanger, discuter, dire les vraies choses, mais surtout dans un but d’information et de recherche de solutions. Parce qu’au fond, n’est-ce pas tout ce que nous recherchons : que ça aille mieux ?

Mais revenons à notre situation. Septembre. Le renouveau.

Je réfléchis avec bonheur à ces milliers d’étudiants qui reprennent le chemin des bancs d’école. Certains, comme moi, ont choisi leur voie dès leur plus jeune âge. D’autres ont découvert un peu par hasard la boite jaune et ont décidé de s’enrôler. Et d’autres ont encore quelques années pour y penser.

Quel conseil je donnerais à un jeune qui souhaite se lancer dans une carrière paramédicale ? Plein ! Tout d’abord, se renseigner. Demander, observer, questionner et fouiller au maximum. Au Québec, de l’extérieur nous sommes vus de deux façons aux extrêmes opposés : des superhéros de film d’action, sans peur, confrontée stoïques à la mort et aux accidents lors de chaque quart de travail. Ou encore comme des préposés au transport, blasés et simples d’esprit, bêtement affectés au déplacement de malades vers l’hôpital de leur choix.

Pourtant, la réalité est tout autre. Assis (ou debout) dans nos camions lourds lancés à vive allure, nous évaluons, traitons et stabilisons des urgences médicales et/ou traumatiques en tout genre. Nous tenons la main à des gens qui ne veulent plus vivre ou encore à d’autres qui nous supplient de ne pas les laisser mourir. Du nouveau-né à la mamie âgée, nous offrons soins, compassion, confort et transport à nos vos familles confiées précieusement à nos soins. Il faut être prêt à donner de soi, à chercher constamment à améliorer nos techniques de communication et notre savoir-être autant que nos actes médicaux.

On dit que beaucoup du savoir ne se transmet pas à l’école, mais plutôt directement sur le terrain. Et c’est tellement vrai ! Rien de tel que vivre une nuit de folie, avec des appels s’enchaînant, à un rythme éclectique et sans fin ou encore une soirée au calme, seuls avec nos pensées, celles d’un partenaire et nos passe-temps, pour comprendre la réalité du Paramédic. Laissez libre cours à votre curiosité, posez des questions, abonnez-vous aux médias indépendants qui fournissent un réel état des lieux. Lisez, réagissez, échangez. Participez à la discussion pour la comprendre. Est-ce que je vous ai parlé de l’hygiène de vie et des habitudes sportives ? On y reviendra.

Septembre.

Le début d’une belle aventure d’écriture aussi excitante qu’un retour à l’école en soins préhospitaliers d’urgence.

À tous, soyez prudents, bonne cueillette de pommes.

Prenez soin de vous.

Et bonne rentrée !

- T -


Les périls du contrôle d’accès

En février 2022, j'ai lancé un projet de journalisme de service public intitulé La Dernière Ambulance pour couvrir, en temps quasi réel, la crise du système de soins préhospitaliers d'urgence (SPU) du Québec.

Au-delà de plusieurs décennies d'implication dans les services médicaux d'urgence et la gestion des urgences, j'ai obtenu un diplôme en communication du Bethany College (WV) en 1985 et le journalisme a toujours été parmi mes premières et durables amours.

Mon travail avec le projet La Dernière Ambulance implique une grande partie du journalisme d'investigation. Je pose des questions difficiles. Je dépose des dizaines de demandes d'accès à l'information afin d'accéder aux données de performance des systèmes de soins préhospitaliers d'urgence.

Je n’aime pas quand quelqu’un répond par de la propagande plutôt que par des faits. Et je chéris ces moments où les responsables du gouvernement ou de l’industrie font preuve de transparence et de franchise sur ce qui s’est bien passé et ce qui n’a pas marché – et sur les prochaines étapes à suivre.

Je suis un éditeur de presse indépendant dans le sens où La Dernière Ambulance n'appartient à aucun des grands médias. Nous sommes entièrement pris en charge par les frais d'abonnement. Il n'y a pas de publicité. Nous sommes véritablement indépendants dans la mesure où nous décidons de nos propres priorités en matière d'histoire et nous nous concentrons sur un seul problème.

Tout cela pour dire que nous sommes classés parmi les médias non traditionnels. Médias alternatifs. Médias indépendants.

C'est important parce que certaines personnes dans le monde de la gestion des SPU et au sein du gouvernement ont décidé que c'était leur rôle de définir qui est un journaliste. Et si la personne qui pose des questions difficiles ne correspond pas à sa définition de jour, elle assume le rôle de gardien, empêchant l'accès aux données qui devraient être partagées avec les journalistes et leur public.

Je vis avec beaucoup de drames inutiles depuis que j'ai commencé le projet La Dernière Ambulance. Ce n'est pas une expérience agréable de devoir se battre contre des organisations qui ne remplissent pas leur propre mandat de tenir leurs électeurs informés.

J'écris cette note parce qu'il est important que chacun d'entre vous comprenne que lorsque la presse est entravée/empêchée de faire son travail, nous sommes tous perdants. Tout le monde. La démocratie perd.

Et voici le problème. Chaque fois que j'ai dû justifier mon existence en tant que journaliste, chaque fois que j'ai dû franchir des obstacles pour accéder à des données qui devraient être facilement disponibles, chaque fois que j'ai dû faire face à des manipulations contre des faits -- j'ai continué mon travail jusqu'à ce que mes recherches soient terminées et que mon histoire soit publiée.

Le contrôle d’accès a souvent des conséquences inattendues. Cela diminue la crédibilité de ceux qui refusent l’entrée. Et dans mon cas, cela renforce ma détermination.

Merci pour votre support et collaboration.

À la prochaine !

- Hal Newman