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Questions au ministre de la Santé

Questions au ministre de la Santé

(16-12-2023)

J'ai essayé d'obtenir une entrevue avec le ministre de la Santé. A chaque fois que je demande, le Ministre est indisponible.

Apparemment, les questions de fond concernant le système de soins préhospitaliers d'urgence (SPU) ne figurent pas sur la liste des priorités du ministre.

Et comme le ministre a invoqué la clôture du débat sur le PL15 avant que les articles concernant le système SPU puissent être discutés, les inquiétudes des paramédics et des répartiteurs médicaux d'urgence n'ont jamais été soulevées.

Ce sont les questions que j'aimerais poser.


Quel est le plan B pour le système des Soins Préhospitaliers d'Urgence car, visiblement, le plan A ne fonctionne pas pour le moment. Alors quelle est votre vision stratégique ?

En termes et délais concrets, comment comptez-vous combler l’écart entre la situation actuelle et un semblant de système de soins préhospitaliers d’urgence cohérent et pleinement fonctionnel ?


Qui sera responsable de l’assurance qualité pour l’ensemble du système de soins préhospitaliers d’urgence ? Qui définira les indicateurs clés de performance ? Seront-ils connectés à la réalité ? Seront-ils étayés par des preuves empiriques ? Les résultats seront-ils accessibles au public ?


Croyez-vous que les ressources ambulancières sont infinies, que si un autre appel urgent survient, nous pouvons nous permettre d'envoyer encore deux ressources ?

Avez-vous pensé aux différentes réalités régionales, où une ressource peut être seule sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres à la ronde ?

Croyez-vous que l'envoi de deux ressources sur un même appel alors que les ressources sont limitées par secteurs constitue une bonne utilisation des ambulances ?

Comment serait-il possible d'envoyer deux ambulances sur un appel hautement prioritaire à Montréal ou à Laval alors qu'une équipe des paramédics en fin de quart de travail est affectée à un appel parce qu'il n'y a pas d'autres ambulances disponibles ?


Que se passera-t-il lorsque les paramédics seront affectés à plusieurs reprises à des appels de priorité 0 et 1 à la fin de leur quart ? De quelle manière prévoyez-vous la réponse de ces paramédics qui finiront plus d'une heure en retard lors de leurs quarts réguliers ? Est-ce que vous vous attendez à ce que ces derniers se portent volontaires pour assurer une présence en temps supplémentaires ?

10-89
by Hal Newman for The Last Ambulance/ La Dernière Ambulance English version follows the french Les paramédics utilisent des codes radio pour communiquer beaucoup avec un message codé court. 10-89. C’est le code qui signifie « fin de quart de travail ». Le 10-89 a toujours été sacro-saint en termes de

Que se passera-t-il lorsque de nombreux quarts de travail resteront incomblés par les paramédics ? Quel impact croyez-vous que ces vides horaires auront sur les paramédics et sur les entreprises qui visent des bonus de performance au détriment de la qualité de vie de leurs employés ?

Par qui croyez-vous que ces paramédics peuvent être remplacés sans perte de qualité de soins et de services ?


À des fins de compréhension de la direction future de notre système préhospitalier, nous aimerions connaître les sources et les guides qui vous ont aidé à établir les derniers critères de performance du préhospitalier. De quelles autres régions vous basez-vous pour utiliser ces critères ?


En quoi le temps de rédaction et de désinfection viendra-t-il assurer des soins de qualité à la population québécoise ?

Croyez-vous que du matériel souillé de liquides biologiques, des trousses incomplètes ainsi qu'un risque d'infection multiple (hépatite, gastro-entérite, Clostridium difficile, COVID) à la suite d'un appel sans délai raisonnable de désinfection est ce que la population québécoise mérite en termes de services de soins paramédicaux ?

Nos ambulances sont-elles propres ?
par Hal Newman pour La Dernière Ambulance En avril 2022, une étude a été publiée dans le Journal of Hospital Infection (Volume 122, pages 44-59). L’étude, intitulée « Contamination microbienne des surfaces des ambulances : une revue systématique de la littérature », a été coécrite par A. Obenza, P. Cruz, M. Buttner et

Le principe de bonus à la performance est une manière très alléchante pour les entreprises ambulancières de venir chercher une enveloppe supplémentaire pour leurs activités. En connaissance des différents bonus, qui seront les réelles personnes impactées par les mesures de performance demandant aux entreprises de pousser leurs employés dans la réalisation de leurs tâches ?

S'il n'y a plus personne pour effectuer du temps supplémentaires, par quel moyen pensez-vous que les entreprises feront pour éviter les pénalités de rupture de services ? Est-ce qu'il y a des mesures aidantes pour ces entreprises en difficulté en ce qui touche la rétention de personnel ?

Croyez-vous que ces différentes mesures aideront à rendre la profession de paramédic intéressante et gratifiante pour ceux la pratiquant et voulant la pratiquer ? Que faites-vous pour aider la rétention de personnel au sein des paramédics ?

En cas de problématique, de bris de service, de manque d’effectifs, etc., quel palier de gestion sera imputable ? Santé Québec ? Les directions régionales ? La direction de l’entreprise concernée ? Les paramédics ?


Le gouvernement parle d'avoir un ordre professionnel pour les paramédics depuis déjà plusieurs années. Est-ce normal que nous sommes toujours à la case départ ? Serait-il possible qu'un ordre professionnel ne vous soit pas souhaitable vu les mesures que vous tentez d'instaurer au sein des SPU ?

Les SPU au Québec sont les moins compétents pour plus d'heures de formation que leurs collègues canadiens, n'ayant même pas de Tylenol, Benadryl ou Gravol dans les ambulances. Que diriez-vous d'augmenter la compétence des paramédics d'un cran ?

Lors d’une visite le 8 mai dernier à Rimouski, vous avez affirmé aux paramédics qu’un ordre professionnel sera en place en moins d’un an. Où en est rendu ce dossier et comment sera instaurée celle-ci à travers les différentes compagnies privées qui n’ont pas toutes la même rigueur au niveau de la formation et du maintien des compétences ?

Le projet de loi utilise le terme technicien ambulancier pour nommer les paramédics de soins primaires malgré la mise en place des nouveaux PICPSP. Est-ce que le gouvernement est prêt à reconnaître les paramédics comme des professionnels de la santé au niveau de leurs compétences en bonne et due forme ?


L'article 972(2) du PL15 précise que Santé QC peut réduire ou augmenter le nombre d'ambulances.

Sur quelle base pourraient-ils être diminués sans impacter l'accès aux soins et augmenter les délais de réponse aux appels prioritaires ?


Dans un but d’augmenter l’efficacité du service et de réduire l’engorgement des salles d’urgence, est-ce que le ministre prévoit utiliser la compétence et le jugement clinique des paramédics en soins primaires pour rediriger un usager ayant un problème de santé non urgent vers la bonne ressource ?


Est-ce que le ministre prévoit une meilleure gestion des transferts interhospitaliers non urgents et des retours à domicile en permettant sous certaines conditions qu’un patient couché sur civière qui ne demande pas de suivi de sa condition médicale soit transporté par un service de transport médical ?

Est-ce que le ministre prévoit une meilleure gestion des demandes de transport longue distance non urgentes selon les besoins du services préhospitaliers et de la disponibilité des ressources ?


Plusieurs ressources ambulancières au Québec n'ont pas de système de répartition automatisé, permettant ainsi de recevoir l'appel dans le véhicule avec la localisation GPS de l'affectation. Ce système permet de sauver du temps, et des vies. Cependant, ces dernières doivent être achetées par les CCS et prêtées aux entreprises ambulancières.

Pensez-vous que ces outils devraient devenir obligatoires pour toutes les ambulances au Québec ?

Pensez-vous que les Centrales de Communication Santé devraient elles aussi avoir des critères de performance établis pour assurer leur rentabilité et leur efficacité, au même titre que les entreprises ambulancières ?


Est-ce que le ministre est en mesure de reconnaître que l’accès aux soins critiques varie selon les régions et que les citoyens des centres urbains sont avantagés en ce sens ? Est-ce que le projet de centre d’hémodynamie au centre hospitalier régional de Rimouski est toujours sur la table afin de permettre aux patients du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie souffrant d’un infarctus d’avoir un accès aux soins critiques rapide pour limiter les séquelles permanentes ?

Pourquoi n'y a-t-il pas une évaluation des risques des SPU basée sur le portrait santé des CLSC pour chaque zone d'intervention du Québec ?


Le projet de loi 15 du ministre Dubé prévoit-il une bonification du service d’évacuation médicale aéroportée (EVAQ) ou encore l’implantation d’un service de transport héliporté pour les régions éloignées des centres tertiaires ? Par région éloignée, je fais référence au golden hour (60 min) des normes de traumatologie PHTLS.


Est-ce que le ministre est prêt à reconnaître la pénurie de main d'œuvre dans le système SPU et accepte d’intégrer le DEC en soins préhospitaliers d’urgence au programme de bourse perspective de l’aide financière aux études ?

Que propose concrètement le projet de loi 15 pour assurer un maintien du service en contexte de pénurie de main-d'œuvre ?


Le projet de loi du ministre prévoit de limiter le recours aux établissements de santé aux agences privées de placement de personnel. Le même type d’agence de placement a fait son entrée dans les spu au cours des dernières années.

Que prévoit le ministre pour éviter une migration massive des paramédics vers les agences pour avoir accès à une meilleure rémunération dans ce contexte d’augmentation du coût de la vie?

La dépendance aux agences privées
Les publications sur les réseaux sociaux sont intrigantes : « Deviens Paramédic sur appel selon tes disponibilités !!! 39,40 $/h » « Nous sommes à la recherche de professionnels passionnés et qualifiés pour rejoindre notre équipe en tant que techniciens ambulanciers paramédics en soins primaires (TAP) et effectuer des remplacements chez notre client, un

Le ministre a indiqué que les services de premiers intervenants sont importants pour le continuum de soins.

Cependant, le modèle de financement n'a pas été mis à jour depuis 2014. Comment les municipalités sont-elles censées mettre en œuvre des services de premiers intervenants efficaces sans le soutien financier du ministre de la Santé ? Et si les municipalités refusaient d’accepter le modèle de financement actuel ?

Le ministre peut - il répondre aux spéculations persistantes selon lesquelles le niveau des services de premiers répondants partout au Québec sera réduit à son niveau le plus bas – augmentant ainsi considérablement le temps de réponse que les patients connaîtront avant de recevoir des soins même pour les cas prioritaires ?

Les données de première réponse soulèvent des questions....
(23-11-2023) Je suis un grand soutien des services de premiers répondants. J’aimerais voir un modèle de PR très différent de celui actuellement déployé partout au Québec. Cependant, même avec les limites actuelles des PR au Québec, je crois toujours que c’est une excellente idée d’envoyer du personnel qualifié sur les

L'article 962 du PL15 précise que les ressources financières seront réparties équitablement entre Santé Québec, Urgences-santé et les instances régionales. Comment cela va-t-il fonctionner exactement ?


L'article 962 (5) du PL15 précise que des indicateurs de performance seront établis par le Ministre. Sur quelle expertise technique ces indicateurs de performance clés seront-ils basés et toutes ces données seront-elles partagées publiquement ?


L'article 964 (4.1.13) du PL15 précise que Santé QC approuvera les plans stratégiques quinquennaux d'Urgences-santé. Quel rôle, le cas échéant, le Conseil d'Urgences-santé joue-t-il dans ce processus – et quelle valeur ajoutée apporte-t-il aux contribuables du Québec ?