Non, merci
The english version follows the french
Les grandes nouvelles de la semaine concernent François Charpentier, le PDG d’Urgences-santé, qui a effectué une tournée médiatique en annonçant qu’il est temps de nationaliser le système de soins préhospitaliers d’urgence du Québec.
Et je ne sais pas comment interpréter ses commentaires autrement que de comprendre qu'il fait la promotion de l'idée d'Urgences-santé devrait servir de modèle pour un tel plan. Parce que l’alternative est la mosaïque d’entreprises privées, Urgences-santé et d’une seule OSBL qui existe déjà.
Bien que j’apprécie le concept de nationalisation, je suis moins enthousiaste à l’idée que nous devrions reproduire Urgences-santé dans toute la province. Après tout, il s’agit d’un service qui peine quotidiennement à servir adéquatement les communautés déjà dans son territoire.
Mais revenons à nos moutons. Tout d’abord, à moins que j’aie manqué quelque chose, et je ne pense pas l’avoir fait, il n’y a rien dans la Loi 15 (la vaste réforme du système de santé du Québec) concernant la nationalisation imminente ou éventuelle du système de soins préhospitaliers d’urgence.
Alors, qu’est-ce qui motive le PDG de la seule entreprise d’ambulances parapublique à lancer une offensive médiatique en annonçant que le système devrait être nationalisé, et qu’en prime, un ordre professionnel pour les paramédicaux devrait enfin être établi ? Et pourquoi maintenant ?
S'il est vrai qu'un ordre professionnel contribuerait grandement à accroître l'autonomie clinique des paramédicaux, le directeur médical national du Québec, le Dr Alexandre Messier, indiquait lors d'un webinaire à la fin de 2023 que la création d'un ordre professionnel prenait encore des années.
Charpentier était-il le porte-étendard chargé de tester un message pour le ministre de la Santé ? Essayait-il de détourner l’attention d’une série de défaillances organisationnelles, d’un manque flagrant de transparence et de problèmes constants de recrutement et de rétention à Urgences-santé ?
Avait-il la permission de son propre conseil d’administration et du directeur des soins préhospitaliers d’urgence du Québec pour réaffirmer la vision d’Urgences-santé ? Était-il fatigué du statu quo et pensait-il qu’en jetant une grenade dans le tas, cela pourrait être bénéfique au marasme qu’est le système de soins préhospitaliers d’urgence au Québec ?
Les commentaires de Charpentier aux médias fournissent une énorme quantité d’informations sur son manque de connaissance et de compréhension de la manière dont les soins préhospitaliers d’urgence sont dispensés en dehors de la bulle que constituent Montréal et Laval. Cela ne devrait surprendre personne qui a suivi le service d’ambulance et son incapacité à suivre le rythme des systèmes plus progressistes et innovants dans d’autres régions du Québec.
Bien qu’Urgences-santé prétende avoir des paramédicaux de soins communautaires en place, ce n’est tout simplement pas le cas. Ils ont trois paramédics, travaillant chacun en solo pendant les quarts de jour, un assigné à chacun des districts opérationnels du service, réévaluant les patients de priorité inférieure pour voir s’ils ont vraiment besoin d’une ambulance. Mais ils le font en collaboration avec des infirmières basées au centre de communications et sans l’autonomie nécessaire pour prendre des décisions par eux-mêmes.
Mais il ne s’agit pas de paramédecine de soins communautaires. Ils ne travaillent pas de manière proactive pour tenter d’empêcher les gens de nécessiter des soins aux urgences. Ils répondent rétroactivement à une fraction des appels de faible priorité reçus par le service, et cela sur un nombre limité d’heures au cours d’une journée de 24 heures.
Il s’agit d’un effort, aussi précieux soit-il, pour éviter des tragédies comme celle survenue lorsque feu Myron Cybriwski a appelé le 9-1-1 depuis sa maison de LaSalle à 5 h 32 le 14 mai 2022. Initialement évalué comme un appel de faible priorité, l’appel n’a pas été réévalué et les paramédicaux ne sont arrivés sur les lieux que près de 11 heures plus tard.
Une ambulance a finalement été affectée à l’appel à 16 h 28 et les paramédicaux sont arrivés sur place à 16 h 47. Ils ont trouvé Myron Cybriwski mort dans son lit. Selon le rapport du coroner, la présence de lividité et de rigidité suggérait qu’il était mort plusieurs heures plus tôt, dans son lit, attendant une assistance préhospitalière d’urgence qui n’est pas arrivée à temps pour sauver sa vie.
Urgences-santé n’a pas aidé la fille de Cybriwski à accéder aux enregistrements des appels à l’aide de son père jusqu’à ce que The Last Ambulance intervienne. Ils ont finalement présenté leurs condoléances à la fille de Myron le 22 mars 2023.
Bien que l’appel de Charpentier en faveur de la nationalisation du système de soins préhospitaliers d’urgence soit louable, je peux penser à de nombreuses autres organisations et bonnes pratiques que je voudrais imiter avant d’utiliser Urgences-santé comme modèle pour l’ensemble du Québec.
Je crois que son attention devrait être entièrement concentrée sur s’assurer que sa propre maison est en ordre avant de parler d’expansion de son empire. La crise dans le système de soins préhospitaliers d’urgence est déjà assez complexe sans exporter des problèmes métropolitains enracinés et non résolus dans les régions rurales et éloignées à travers le Québec.
No, thanks.
The big news this week was Francois Charpentier, the PDG of Urgences-santé (Montreal and Laval's EMS service) doing a media tour announcing that it's time for Québec's emergency prehospital care system to be nationalized – and that Urgences-santé should be the template for such a plan.
I don't know how to interpret his comments other than to understand that he's promoting the idea that Urgences-santé should serve as a model for such a plan. Because the alternative is the mosaic of private companies, Urgences-santé and a single non-profit organization that already exists.
While I love the concept of nationalization I'm less than enthralled with the idea that we should emulate Urgences-santé throughout the province. After all, this is a service that struggles on a daily basis to adequately serve the communities already in its territory.
But more about that later. First off, unless I missed something, and I don't believe I have, there's nothing in Law 15 (the massive reform for Quebec's healthcare system) about the imminent or even eventual nationalization of the emergency prehospital care system.
So what would motivate the PDG of the only para-public ambulance enterprise to carry out a full-court press of the mainstream media announcing that the system should be nationalized – and that, for good measure, a professional order for paramedics should finally be established ? And why now ?
While it is true that a professional order would greatly contribute to increasing the clinical autonomy of paramedics, the national medical director of Quebec, Dr. Alexandre Messier, indicated in a webinar at the end of 2023 that the creation of a professional order was still years away.
Was Charpentier the flagpole-runner-upper tasked with testing a message for the Minister of Health ? Was he trying to distract from a litany of organizational failures, a gnawing lack of transparency and constant recruitment and retention issues at Urgences-santé ?
Did he have permission from his own Conseil d'Administration and the Director of Emergency Prehospital Care for Quebec to re-state the vision of Urgences-santé?
Was he tired of the status quo and thought that throwing a live grenade into the mix would be of some benefit to the quagmire that is the emergency prehospital care system in Quebec ?
Charpentier's comments to the media provide an enormous amount of insight into his lack of knowledge and understanding of how emergency prehospital care is delivered outside of the bubble that is Montreal and Laval. This should come as no surprise to anyone who has been paying attention to the ambulance service and its inability to keep pace with more progressive and innovative systems in other regions of Quebec.
While Urgences-santé claims they have community care paramedics in place, this just isn't the case. They do have three paramedics, each working solo on day shifts, one assigned to each of the service's operational districts, re-evaluating lower priority patients to see if they really need an ambulance. But they do this in collaboration with nurses based at the communications centre and without the necessary autonomy to make any decisions on their own. But this is not community care paramedicine.
They are not working in a pro-active manner to try to prevent people from requiring care in an Emergency Room. They are responding, retroactively, to a fraction of the low-priority calls received by the service -- and that on a limited number of hours in the course of a 24-hour day.
This is an effort, valuable as it may be, to avoid tragedies like the one which happened when the late Myron Cybriwski called 9-1-1 from his LaSalle home at 05H32 in the morning on May 14, 2022. Intially evaluated as a low priority call, the call was not re-evaluated and paramedics did not arrive on the scene until almost 11 hours later.
An ambulance was finally assigned to the call at 16H28 and paramedics arrived on-scene at 16H47. They found Myron Cybriwski dead in his bed. According to the Coroner’s report, the presence of lividity and rigour suggested he had died several hours earlier, in his bed, waiting for emergency prehospital assistance that didn’t arrive in time to save his life.
Urgences-santé didn't assist the Cybriwski's daughter with accessing the recordings of her father's calls for help until The Last Ambulance became involved. They finally extended condolences to Myron's daughter on March 22, 2023.
While Charpentier's call for nationalization of the emergency prehospital care system is laudable, I can think of many other organizations and best-practices I'd want to emulate as the template for all of Québec.
I believe his entire focus should be on ensuring his own house is in order before talking about expanding his empire. The crisis in the emergency prehospital care system is already complex enough without exporting entrenched and unresolved metropolis-centric issues into rural and remote regions across Québec.
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